Aller au contenu



Photo

Attention au boycott !!


  • Veuillez vous connecter pour répondre
35 réponses à ce sujet

#1 Computman

Computman

     

  • +Membres +
  • 743 messages
  • Sexe:Masculin
  • Mobile:RIM-Blackberry
  • Modèle:BOLD 9900
  • Opérateur:F Orange

Posté 14 Jan 2004 - 23:36

Allez jeter un coup d'oeil ... nous sommes tous concerné et surtout Forum Mobiles qui pourrait fermer si OVH décide de le fermer parce qu'il trouve que nous ne sommes pas à son gout...

Après lecture, allez signer la pétition là www.odebi.org


Pour Faire court voici une version texte d'un PDF qui parle de la LEN très simplement :

La LEN pour les nuls
www.odebi.org

Qu'est-ce que la LEN ?
Loi sur l'Economie Numérique, loi annoncée en personne par M. Raffarin comme devant inspirer la confiance sur l'Internet français, développer le commerce électronique, et instaurer la “République numérique”.

Pourquoi parle-t-on tant de cette LEN ?
La LEN était très attendue, car le Premier Ministre avait promis solennellement de régler les incertitudes juridiques concernant l'Internet français. Mais le texte présenté et adopté à l'Assemblée s'est révélé l'exact contraire du texte promis.

Que contient la version finale de la LEN ?
  • Une censure aveugle et implacable des sites web
  • Un filtrage des accès internet, au cas où la censure n'aurait pas rempli son rôle
  • Une obligation de surveillance des sites web par les hébergeurs
  • Une autorisation du spam
Je ne vois pas ces dispositions dans la LEN ?
C'est normal, elles n'y sont pas inscrites noir sur blanc. Mais elles seront les conséquences logiques, directes et immédiates des dispositions de la loi beaucoup plus inoffensives de premier abord. Les mécanismes techniques et juridiques d'internet étant relativement complexes, ce qui apparaît du premier coup au professionnel passe inapercu pour beaucoup, même juristes. Le gouvernement a très habillement travaillé les tournures de son texte. D'où l'existence de ce texte “la LEN pour les nuls”.

Une censure aveugle et implacable des sites web ?
L'article 43-8 de la loi 86-1067 sera modifié par la LEN, et sa nouvelle rédaction prévoit la limitation de la responsabilité civile des hébergeurs aux seuls cas où ils ne retirent pas promptement un contenu apparemment illicite (contenu=texte, image, sons, données...). MAIS un hébergeur n'a pas pour vocation de se faire condamner en justice, la plupart des hébergeurs sont simplement des sociétés commerciales dont le but est de faire des bénéfices, ou parfois d'associations dont le but est d'offrir un hébergement aux tarifs les plus démocratiques à certaines causes. Aucun de ces deux types d'hébergeurs n'a intérêt à risquer des condamnations en justice, car cela réduirait les bénéfices d'une société, et augmenterait la contribution financière des membres d'une association. La conduite la plus évidente pour tous les hébergeurs sera donc d'éviter tout conflit en censurant tout contenu à la première indication d'un tiers. Mais beaucoup d'hébergeurs risquent de se voir poursuivi ensuite par leur client pour avoir coupé leur site en violation de leur contrat ! Donc à choisir entre deux condamnations, l'hébergeur choisira la moins probable. En clair :
  • Si David se plaint de Goliath auprès de lui, l'hébergeur ne fera rien pour ne pas risquer de poursuites de
    la part de Goliath, et tant pis s'il est poursuivi par David.
  • Si Goliath se plaint de David auprès de lui, l'hébergeur censurera immédiatement, tant pis s'il est poursuivi par David, pourvu qu'il ne risque pas de poursuites de la part de Goliath.
Le même mécanisme est prévu par l'article 43-9, mais en matière pénale cette fois-ci ! Sous couvert d'une limitation de responsabilité pour faciliter le travail des hébergeurs, c'est donc effectivement une “censure implacable et aveugle” version “Loi de la jungle” qu'instaure la LEN. Avec les hébergeurs web dans le rôle des victimes collatérales, puisque devenus auxiliaires de justice sans aucune rémunération, mais avec le risque d'endosser la condamnation de celui qu'ils auraient tenté de défendre, y compris l'emprisonnement. Les articles 43-8 et 43-9 obligent l'hébergeur à dire “Taisez-vous petits ! Laissez les grands parler !”, sous peine de prison, d'amende et de dommages et intérêts.
Mme Fontaine et même certains parlementaires pensent avoir répondu à cette objection en rajoutant deux paragraphes : Concernant la responsabilité civile, le fait de “caractériser de façon abusive une apparence d'illicéité aux fins d'obtenir le retrait de données” sera considéré comme une entrave à la liberté d'expression (article 431­1 du Code Pénal, un des délits les plus mineurs existants).
L'intention est louable, mais le résultat est contraire à la présomption d'innocence ! Car on ne demande plus à l'accusateur de prouver la culpabilité de l'accusé, mais à l'accusé de prouver son innocence, et de prouver ensuite la culpabilité de son accusateur ! Or on sait qu'en général c'est David qui se trouvera en position d'accusé, on imagine comme il lui sera difficile de prouver son innocence face aux bataillons d'avocats de Goliath, et ensuite d'aller jusqu'à prouver la culpabilité de Goliath ! Cela rappelle furieusement les méthodes de l'Inquisition. Concernant la responsabilité pénale, l'article 43-9-1 instaure une “procédure facultative de notification” pour éviter les dénonciations anonymes et abusives. Mais que peut-on attendre d'une procédure facultative ? Rien.
Enfin, il faut signaler que la formulation de ces articles n'exclue pas les messageries de téléphones fixes ou mobiles, qui pourraient donc être censurées et surveillées de la même façon que les sites web.

Un filtrage des accès internet, au cas où la censure serait inefficace ?
La censure prévue par la LEN sera très efficace, cela ne fait aucun doute. Mais la LEN ne s'applique qu'en France. Un contenu supprimé en France peut réapparaitre à l'étranger 24 heures après, et en pratique cela sera souvent le cas. Après quelques cas médiatiques, il est probable que les webmestres français ne passeront même plus par la première étape d'un hébergement en France, et se feront héberger systématiquement à l'étranger, où la censure n'existe pas en général.
Mme Fontaine a donc prévu dans l'article 43-12 que les juges pourront décider de filtrer Internet pour empêcher l'accès à un contenu qu'ils jugeraient illégal. Pour la première fois dans l'Histoire de France, et pour la première fois dans le monde occidental depuis 1945, la justice vous dirait non seulement ce que vous n'avez pas le droit de dire ou de montrer, mais aussi CE QUE VOUS N'AVEZ PAS LE DROIT D'ENTENDRE, DE LIRE OU DE VOIR.

Une obligation de surveillance des sites web par les hébergeurs
A côté de la censure et du filtrage généralisés, l'article 43-12 est un texte mineur, qui pourrait convenir à une dictature ordinaire “pré-1984”. Le premier aliné affirme que les hébergeurs ne sont pas soumis à une obligation générale de surveillance, mais le second alinéa en précise les exceptions : images pédophiles, incitations à la haine raciale et négation de crime contre l'humanité. Dans ces domaines, l'hébergeur doit “mettre en oeuvre les moyens conformes à l'état de l'art pour prévenir la diffusion “ des données en question. En clair, il doit surveiller. Mais un détail semble avoir échappé à Mme Fontaine : comment faire pour surveiller les seuls contenus ayant besoin de surveillance ? C'est un dilemne de l'oeuf et de la poule ! Pour trouver ces contenus, il faut bien commencer par une surveillance générale ! Or sans même parler du bien-fondé d'une telle surveillance générale, elle est impossible vu la quantité de données concernées et leur possibilité de changer à tout instant et sans interruption (cas par exemple des forums de discussions, chats...). Parlons tout de même du bien fondé de cette surveillance si elle était possible : si les hébergeurs de sites web sont hébergeurs de site web, c'est parce qu'ils n'avaient pas une vocation de policier, sinon ils auraient sans doute passé des concours pour entrer dans la police. Pourquoi donc vouloir les intégrer de force dans vos effectifs policiers ? Demande-t-on aux propriétaires immobiliers de surveiller si les locaux qu'ils louent ne cachent pas des arsenaux, des réseaux pédophiles, etc. ? Alors pourquoi le faire avec ceux qui louent les serveurs web en leur possession ?

Une autorisation du spam
Encore un point mineur, mais cette fois cocasse, de la LEN. Tous les internautes connaissent la nuisance apportée par les spams. De nombreuses lois ont été votées partout dans le monde pour les interdire. Mais pour la première fois, une loi va les autoriser : la LEN “interdit le spam sauf à destination des personnes physiques et morales inscrites au Registre du Commerce et des Sociétés”. Comme il est impossible de savoir à partir d'une adresse email si elle est professionnelle ou non, un spammeur pris la main dans le sac pourra toujours affirmer faire du “spam vers les professionnels”. Beaucoup d'email sont d'ailleurs utilisés conjointement pour des usages personnels et professionnels. Il s'agit encore d'un article sans queue ni tête donc.

Conclusion
La LEN n'est pas une loi de développement de l'Internet. C'est une loi anti-Internet, anti-libertés. Le seul but de la LEN est la satisfaction des intérêts privés des majors du disque qui ont trouvé une oreille attentive auprès de Nicole Fontaine. En particulier Universal, dont le PDG Pacal Nègre milite ouvertement pour le filtrage d'Internet.

Modifié par Computman, 18 Jan 2004 - 03:34.

Image IPB
---
Image IPB



#2 furious

furious

     

  • +Membres +
  • 46 messages
  • Sexe:Masculin
  • Mobile:HTC
  • Modèle:Desire HD
  • Opérateur:F Bouygues

Posté 15 Jan 2004 - 10:01

je soutiens completement cette action et pense que le boycott est la seule façon de lutter contre les géants économiques.

ils ne mordront pas la main qui les nourris :furious: (mdr le smiley porte mon pseudo)

#3 MysteryChunk

MysteryChunk

     

  • +Membres +
  • 274 messages
  • Localisation:Somewhere

Posté 15 Jan 2004 - 14:11

Un topic concernant la LEN existe dèjà :rolleyes:
ici -> Brin de causette -> LEN
fête de l'internetImage IPBfête de l'internet
Gaim : Multi-Protocol (AIM, ICQ, MSN Messenger, Yahoo, IRC, Jabber, ...) Multi-OS (Linux, BSD, MacOS X et Windows)
Mi amas tiujn, kiuj estas fortaj

#4 Computman

Computman

     

  • +Membres +
  • 743 messages
  • Sexe:Masculin
  • Mobile:RIM-Blackberry
  • Modèle:BOLD 9900
  • Opérateur:F Orange

Posté 15 Jan 2004 - 14:58

exact ... mais avez vous signé la pétition ... ???
Image IPB
---
Image IPB

#5 schangro

schangro

     

  • +Membres +
  • 339 messages
  • Localisation:67
  • Mobile:Nokia
  • Modèle:E65
  • Opérateur:-----

Posté 15 Jan 2004 - 15:42

exact ... mais avez vous signé la pétition ... ???

Clair que j'ai déjà signé !!!! :rolleyes:
Nokia E65 - Bouygues Telecom

#6 MysteryChunk

MysteryChunk

     

  • +Membres +
  • 274 messages
  • Localisation:Somewhere

Posté 15 Jan 2004 - 16:46

Bien sur que oui, même les 2 !
fête de l'internetImage IPBfête de l'internet
Gaim : Multi-Protocol (AIM, ICQ, MSN Messenger, Yahoo, IRC, Jabber, ...) Multi-OS (Linux, BSD, MacOS X et Windows)
Mi amas tiujn, kiuj estas fortaj

#7 V-Jay

V-Jay

     

  • +Membres +
  • 675 messages

Posté 15 Jan 2004 - 17:17

voté + 8 lettres a mes chers députés :rolleyes:
mobilisez vous!

#8 MysteryChunk

MysteryChunk

     

  • +Membres +
  • 274 messages
  • Localisation:Somewhere

Posté 15 Jan 2004 - 17:29

Quoique il serait plus interressant de continuer le topic ici, comme celui-ci est en post-it.

News : Nicole Fontaine propose aux FAI une rencontre la semaine prochaine... sacré Nicole !
fête de l'internetImage IPBfête de l'internet
Gaim : Multi-Protocol (AIM, ICQ, MSN Messenger, Yahoo, IRC, Jabber, ...) Multi-OS (Linux, BSD, MacOS X et Windows)
Mi amas tiujn, kiuj estas fortaj

#9 djase

djase

     

  • Membres
  • 304 messages

Posté 15 Jan 2004 - 18:30

exact ... mais avez vous signé la pétition ... ??? 


Clair que j'ai déjà signé !!!! 


+1 :glurps:

#10 Computman

Computman

     

  • +Membres +
  • 743 messages
  • Sexe:Masculin
  • Mobile:RIM-Blackberry
  • Modèle:BOLD 9900
  • Opérateur:F Orange

Posté 18 Jan 2004 - 03:31

g modifié le message d'origine pour ajouter un "la LEN pour les nuls"

bonne lecture ;)
Image IPB
---
Image IPB

#11 Computman

Computman

     

  • +Membres +
  • 743 messages
  • Sexe:Masculin
  • Mobile:RIM-Blackberry
  • Modèle:BOLD 9900
  • Opérateur:F Orange

Posté 18 Jan 2004 - 03:35

Devant les très nombreuses protestations que suscitent la loi LEN pour la "confiance dans l'économie numérique" (voir cette news), la ministre déléguée à l'Industrie, Nicole Fontaine, a qui l'on doit ce texte plus que discutable, a annoncé qu'elle allait rencontrer des représentants de la profession au plus tard mardi ce 20 janvier.

La ministre s'est dit "être consciente des problèmes que le LEN pose aux fournisseurs d'accès et aux hébergeurs". Elle a ajouté : "Nous chercherons les solutions pour concilier toutes les exigences, celles des hébergeurs, celles des familles, ainsi que celles de la directive européenne".

Espérons pour le bien de l'Internet et des internautes français que cette rencontre fera avancer / changer les choses dans le bon sens ... En attendant nous ne pouvons que continuer de vous encourager à signer cette pétition, si ce n'est pas déjà fait !


Source : Clubic
Image IPB
---
Image IPB

#12 snakeboarder755

snakeboarder755

     

  • +Membres +
  • 1602 messages
  • Localisation:Diên Biên Phu

Posté 18 Jan 2004 - 09:58

Image IPB
et
Image IPB

Si vous faites un petit peu attention vous verrer ces 2 bannieres sur pas mal de site et qui renvoient a ce lien , on voit bien que beaucoup de gens se sentent concernés et c'est une bonne chose (il faudrait en mettre une sur fm aussi ;) )

Modifié par snakeboarder755, 18 Jan 2004 - 09:59.

Panasonic X500 ,GD87 A55"PARKS MIX" ;Nokia N-Gage MMC 512mo Batterie BL-6C ; Samsung A800 ;Siemens SL55 ; Pocket Pc ; Déçu du E810 a cause de l'horrible interface vodafone live et du logo sfr :(

#13 cerbere666

cerbere666

     

  • +Membres +
  • 276 messages
  • Sexe:Masculin
  • Mobile:RIM-Blackberry
  • Modèle:9860
  • Opérateur:-----

Posté 18 Jan 2004 - 22:56

J'ai signé sans problème cette pétition .

#14 didbd

didbd

     

  • +Membres +
  • 227 messages
  • Localisation:calvados

Posté 19 Jan 2004 - 09:43

déjà voté depuis plusieurs jours !! :thumbup:

#15 MysteryChunk

MysteryChunk

     

  • +Membres +
  • 274 messages
  • Localisation:Somewhere

Posté 19 Jan 2004 - 19:32

Petite News : la première cyber-manifestation historique sur le canal #CyberManif du réseau EpiKnet. La CyberManif aura lieu Lundi 26 Janvier à 21h ! La règle du jeu est simple : soyez présents !
Essayer de tous y aller, inviter vos amis, faite circulez l'information ça pourrait être tres drôle B)
http://www.cybermanif.epiknet.org/
fête de l'internetImage IPBfête de l'internet
Gaim : Multi-Protocol (AIM, ICQ, MSN Messenger, Yahoo, IRC, Jabber, ...) Multi-OS (Linux, BSD, MacOS X et Windows)
Mi amas tiujn, kiuj estas fortaj

#16 Computman

Computman

     

  • +Membres +
  • 743 messages
  • Sexe:Masculin
  • Mobile:RIM-Blackberry
  • Modèle:BOLD 9900
  • Opérateur:F Orange

Posté 21 Jan 2004 - 21:49

Ci-joint une contribution trouvée sur le forum de Libération... c'est un peu long, mais je trouve que cette analyse est juste...

"Piratage ou dérive d'un monopole ?

Préambule

Depuis de nombreux mois les éditeurs audiovisuels relayés par certains médias multiplient les campagnes de presse en invoquant leurs difficultés financières et incriminent la pratique de l'échange de fichiers sur Internet. Les pouvoirs publics leur ont emboîté le pas sans qu'un réflexion sérieuse n'ait été engagée sur le thème de l'utilisation d'Internet dans l'économie moderne et sans qu'une véritable définition du piratage n'ait été dégagée. Les éditeurs s'en remettent à l'application des lois sur la contrefaçon telles que prévues par le code de la propriété intellectuelle. Les tribunaux spécialisés sont livrés à eux mêmes sur des questions nouvelles de société.
Les éditeurs subissent-ils une crise particulière ? et si oui pourquoi ; les internautes sont-ils des « pirates » ? les pouvoirs publics ont–ils pris la mesure du problème posé par l'utilisation désormais irrépressible de l'Internet ?
C'est sur ces questions que la présente note espère donner (sans prétention) quelques pistes de réflexion.

Aspect historique

L'intrusion de l'Internet dans la vie quotidienne des particuliers et des entreprises est une révolution dont on ne commence qu'à entrevoir les effets ; cette révolution est technique mais aussi morale et intellectuelle ; par rapport à cet événement le problème posé par les éditeurs apparaît au mieux insignifiant au pire dérisoire.
John Perry BARLOW de l'Electronic Frontier Foundation a dit en 1994« tout ce que vous saviez sur la Propriété Intellectuelle est faux sur Internet »

Depuis 10 ans les éminents juristes de la doctrine et de la jurisprudence se sont employés à combattre cette affirmation provocatrice.
De manière réductrice les éditeurs s'abritent derrière un monopole conféré par la loi sur la propriété intellectuelle à un moment donné et par rapport à une situation technique donnée.
La vérité est que les monopoles ne résistent pas au progrès technique.
A-t-on une idée des conséquences de l'invention de l'imprimerie ? cette innovation a ruiné le monopole des copistes et de la transmission du savoir entre érudits en vigueur depuis des millénaires; transposée en termes actuels ces tenants du monopole ont été conduits à la faillite.
Cette innovation a bouleversé la manière de penser de l'humanité tout entière.
Dans un autre domaine plus économique et plus récent le progrès technologique du pétrole a ruiné l'industrie du charbon.
Au regard de l'histoire, la prétention de l'industrie de l'édition de survivre grâce à un monopole accordé au forceps est pathétique mais surtout injustifiée.

Aspect économique

Depuis environ 40 ans l'industrie de l'édition musicale se dit en danger : rappelons quelques événements :

  • L'apparition dans les années 60 de la cassette audio utilisable sur des magnétophones de poche a suscité les premières inquiétudes,


  • Sont arrivées ensuite les radios libres qui allaient ruiner l'industrie ! c'est tout le contraire qui s'est produit puisque ces radios libres ont constitué un fort vecteur de développement et de promotion.


  • Puis nous vîmes le magnétoscope dans les années 80 et les cassettes vidéo ; souvenons nous des quotas à l'importation de ces machines pendant quelques mois, pour sauver l'industrie du cinéma !


  • Ensuite arriva le CD enregistrable,


  • Enfin Internet vint.
A chacune des étapes ci-dessus les éditeurs ont expliqué aux médias et aux pouvoirs publics que leur profession était en danger.
L'argument majeur des majors est la baisse de leur chiffre d'affaires depuis 2 ans ; la cause en serait l OEéchange de fichiers musicaux sur Internet.
Examinons cette affirmation sans nuance:

D'abord la crise économique qui touche depuis plus de 2 ans l'économie mondiale, le pouvoir d'achat des particuliers ainsi que des entreprises ne toucherait-elle pas aussi l'industrie de l'édition ? comment affirmer sérieusement que la baisse du chiffre d'affaires est due exclusivement à Internet alors qu'aucune étude véritable (hormis quelques sondages et forums) n'a été réalisée sur les conséquences réelles sur le comportement des acheteurs.

Il est abusif d'affirmer que la suppression des échanges de fichiers conduirait les consommateurs à acheter. Dans la majorité des cas les échanges concernent des enregistrements que les internautes n'achèteraient pas.
Même si le phénomène a contribué ( ceci n'est nié par personne) à un ralentissement des achats, ce dernier est dû à la crise mais surtout à une inadaptation de l'offre des éditeurs qui continuent de proposer des produits sans tenir compte des progrès techniques.

On assiste à une lassitude des consommateurs face à des excès de la profession qui ne semble pas avoir d'autre alternative que de rééditer à toutes à toutes les sauces, remix et autres sorties des placards de vieilles gloires (sans baisse des prix) au lieu de promouvoir de nouvelles valeurs plus jeunes à découvrir.
En fait un nouvel équilibre du marché s'établit car les consommateurs n'ont plus envie de surpayer ; même si il n'y avait plus de téléchargement les consommateurs n'achèteraient pas tout ce qu'ils télé chargent.

N'oublions pas que cette profession a obtenu régulièrement des pouvoirs publics la perception de taxes sur les supports vierges (cassettes, CD,) au motif qu'ils pouvaient servir à copier des œuvres existantes ; c'est dire si le principe en était accepté pourvu qu'il soit rémunérateur !

Aspect technique et financier

En économie libérale l'offre et la demande s'équilibrent à un prix de marché ; aujourd'hui le prix des produits offerts est trop élevé par rapport à des critères financiers et techniques.

Examinons sommairement la structure du prix d'un produit standard par exemple un CD récent vendu par un distributeur 15 € et comportant 12 titres.
Même si ces chiffres sont approximatifs, ils donnent des indications intéressantes,

Marge commerciale du distributeur 5
Frais de distribution, stockage 0,5
Promotion 1
Droits d'auteur 1,5
Société d'auteurs 0,5
Usinage, packaging 1,5
Frais fixes 2
Marge éditeur 3
Total 15 €

La 1° remarque concerne les auteurs (auteurs, compositeurs, interprètes) véritables titulaires du monopole dont les intérêts ne sont pas identiques à ceux des éditeurs (6 à 10% du prix leur revient)

La 2° remarque concerne le produit : un CD de musique classique (très souvent pas ou plus de droits d'auteurs ni de frais de promotion) est vendu au même prix qu'un CD récent. Il en est de même pour des CD anciens réédités dont certains ont plus de 50 ans d'âge.

La 3° remarque concerne l'adaptation des produits au progrès technique ; pourquoi continuer de vendre des CD sous emballage plastique avec jaquette et livret alors que la technologie actuelle permet de vendre en ligne précisément en télé chargeant depuis le site de l'éditeur : dans cette hypothèse le prix en serait réduit puisque disparaîtraient ou seraient réduits les coûts :
- d'usinage (1,5) plus de supports, de boîtes, de manutention,
- de stockage (0,5) moins de manutention et de locaux,
- en partie ceux de promotion (0,2) moins d'impression de jaquettes, de livrets,
- les frais fixes (0,3) moins de logistique
- enfin les marges des distributeurs (5)
c'est à dire une réduction de 7,5 € soit 50%

En réalité la marge distributeurs ne peut être supprimée car leur fonction est importante dans le cycle commercial mais elle peut sans doute être réduite ; il est parfaitement imaginable que les distributeurs achètent en gros des stocks de titres numérisés pour les vendre en détail à des prix concurrentiels et différents de ceux des éditeurs comme il se pratique pour le tarif aérien.
L'internaute devrait pouvoir acheter en ligne soit auprès de l'éditeur soit auprès d'un distributeur soit même directement auprès de l'auteur ou de l'interprète au moyen d'une carte (prépayée ou non) les titres numérisés à un tarif très fortement inférieur ainsi que - séparément - les services (livret, photo, jaquette etc.)

La 4° remarque concerne les auteurs compositeurs interprètes, véritables titulaires des droits ; ils devraient pouvoir vendre leur production directement par la même voie ; leurs tarifs seraient encore plus bas puisque ne seraient payés que leurs droits, (et pas forcément ceux des sociétés d'auteur) leurs frais de promotion, les frais de mise ligne sur un serveur spécialisé. Il est clair que les intérêts des auteurs ne correspondent plus désormais avec ceux des éditeurs.

La 5° remarque concerne la vente des titres groupés sur un support, procédé incontournable avec la technique des vinyles et des CD ; les éditeurs ont l'habitude d'offrir depuis toujours des supports simplifiés (CD 2 titres, et avant 45 tours 2 titres) mais cette offre est insignifiante par rapport à l'ensemble. La nouvelle technologie permet de vendre désormais les titres à l'unité, c'est à dire que pour le CD à 15 € et 12 titres, on devrait pouvoir acquérir un seul titre à 1,25 € et moitié prix avec l'achat en téléchargement !

La 6° remarque concerne les droits versés aux sociétés d'auteurs (sacem et autres ) ; leur existence a été favorisée et organisée par des textes en leur faveur à une époque où les auteurs compositeurs interprètes étaient fort démunis par rapport au marché et à la surveillance nécessaire de l'utilisation de leur oeuvre. Ces auteurs confiaient donc la gestion de leurs droits à ces sociétés chargées de percevoir les royalties auprès des éditeurs, des radios, des entrepreneurs de spectacles etc., autrement dit de centraliser les informations et les redevances. Actes que n'importe quel auteur peut désormais réaliser directement sans difficulté aujourd'hui avec un système informatique connecté à Internet ; rappelons que les auteurs n'ont aucune obligation de passer par les sociétés d'auteurs et certains gèrent leurs droits en direct.

Aspect juridique

Les professionnels (éditeurs, sociétés d'auteurs etc.) se sont lancés dans une politique de répression à l'encontre des internautes procédant à des échanges de fichiers (peer to peer) en les qualifiant de « pirates ». Une campagne de lobbying a été lancée auprès des pouvoirs publics et du législateur pour modifier la législation existante afin de permettre leur identification sur le réseau. Aucun des intervenants de la classe politique ne s'est ému de ces tendances liberticides ni même d'ailleurs les journalistes. Aucun ne s'est interrogé sur la validité de ces prétentions.

L'aspect juridique de cette question est abordé sur 3 niveaux :

a) Au regard du droit de la propriété intellectuelle

Réglons tout de suite le sort des contrefacteurs qui utilisent le travail d'autrui pour en tirer un profit personnel direct ou indirect ; il doivent être poursuivis et punis comme la loi l'exige et nul ne songe à les défendre.
Il en va différemment des internautes qui utilisent une nouvelle technique pour communiquer entre eux ; le terme péjoratif de « pirate » utilisé volontairement par les éditeurs et repris sans nuance par les médias est un scandale moral, nous y reviendrons dans le paragraphe suivant.
Tout le discours répressif actuel des professionnels de l'édition est articulé autour de l'article L335-2 du code de la PI qui prévoit pour le contrefacteur une peine de 2 ans d'emprisonnement et de 1 million d'amende ; c'est une disposition du code commune à toute la PI c'est à dire droit d'auteur, droit des brevets, des marques des dessins et modèles.
La loi punit la contrefaçon, l'échange de fichiers ne constitue pas un acte de contrefaçon. (une analyse de ce point sera expliquée dans un autre manifeste)

Sans entrer dans le détail rappelons que le texte promulgué en 1957 (plusieurs fois modifié) a fait l'objet de nombreux débats et discussions; il est tout à fait intéressant de se pencher sur les attendus mais plus encore sur les débats qui ont précédé son adoption pour se convaincre que dans l'esprit du législateur devait être puni la contrefaçon du fait d'individus ayant l'intention d'en tirer un profit financier. D'ailleurs le législateur a bien prévu l'exception de copie privée dans le cercle de famille. Il appartient aux tribunaux, en l'état de la législation et de la technique actuelle, de s'inspirer de l'esprit de la loi plus que de la lettre.
Un référent permanent dans le droit de la PI est celui de « l'état de la technique » bien connu en droit des brevets mais aussi en droit d'auteur puisque ce droit invoque les différents types de supports dans le cas de contrats entre auteur et éditeur ; or l'état de la technique d'aujourd'hui n'est plus le même qu'en 1957. La loi devrait en tenir compte mais pas forcément dans le sens que souhaitent les tenants du monopole.

La loi a accordé un monopole de 70 ans post mortem à l'auteur, soit, mais pas à l'industrie. Il est de pratique constante en France comme à l'étranger qu'un monopole soit assorti de contraintes financières ou autres ( ce fut le cas pour le téléphone, la poste, l'électricité) ; dans le cas des éditeurs ils pratiquent le prix qui leur convient sans limite et sans contrôle d'aucune sorte. Ils excipent d'une exception culturelle pour bénéficier de la rente sans pour autant restituer à la collectivité une partie de celle-ci ; pire sans lui permettre de profiter si peu soit-il du progrès technologique de l'Internet.

Le but de la loi n'est pas de favoriser ni de faire perdurer des monopoles mais de protéger les intérêts des créateurs et de permettre le développement d'un secteur d'activité qui lui est rattaché.
Prenons un exemple compréhensible par toute personne non versée dans la technique informatique ; le projet de loi du 1°avril 2003 tend à autoriser l'identification par le code IP des internautes qui s'échangent directement des fichiers au moyen de logiciel de type Kaza, mais tout internaute peut envoyer un e-mail à un correspondant avec en fichier attaché un ou plusieurs titres musicaux ; va-t-on remettre en cause le secret de la correspondance électronique reconnu par la jurisprudence ?
Même si cette loi tue la technique du peer to peer une autre verra le jour avant même qu'une nouvelle loi ne soit préparée ; tous les acteurs doivent avoir conscience que face à un progrès technique majeur doit être engagée une réflexion d'envergure et non pas adoptées des mesures de circonstances.
Mais s'agissant de respect de la loi qu'en est-il dans les domaines suivants ?

b) Au regard du droit de la concurrence

Il est aisé de constater auprès des distributeurs que les prix sont très voisins malgré la diversité des éditeurs, des œuvres et des auteurs; existe –il une entente tacite ou formelle pour maintenir les prix à un niveau élevé ? les pouvoirs publics se sont-ils préoccupés de cette question ?

c) Au regard du droit de la consommation

Le droit de la consommation oblige les distributeurs à la vente détaillée : tout consommateur a le droit de n'acheter qu'un pot de yaourt et non pas un pack de 6.
Pourquoi la loi ne s'applique – t elle pas à la distribution de musique ? bien entendu la technique du vinyle et du CD ne le permettait pas mais la nouvelle technologie de l'Internet le permet désormais. Les éditeurs ne se sont pas précipités pour mettre en œuvre cette possibilité.

En conclusion il est constant que la loi est toujours en retard sur la pratique et sur l'évolution de la société, mais c'est logique car il faut au législateur un certain recul pour légiférer à bon escient. En pratique il faut du temps pour que la volonté du législateur traduite dans les textes soit confrontée à son application dans les faits et à l'émergence d'une jurisprudence. Dans le cas qui nous préoccupe l'alourdissement de la loi dans un sens répressif sans considération de l'évolution du progrès technique ni des comportements sociétaux conduit à une impasse.
Prenons un autre exemple simple, celui du code de la route ; qui oserait défendre aujourd'hui qu'il faille appliquer le code de la route en vigueur il y a 50 ans ? ce dernier a évolué avec les nouvelles contraintes des voitures mais aussi de l'environnement et des comportements.

La vraie question et sans doute la seule que nous devons nous poser est celle-ci: que faire pour favoriser et développer l'activité créatrice tant en matière intellectuelle qu'industrielle ?
Les auteurs (au sens général de créateur innovateur etc.) sont les vrais créateurs de richesse ; il faut reconnaître que les professionnels de l'édition ont permis pendant des décennies aux auteurs de diffuser leurs œuvres grâce à leur système commercial et financier- ils en ont tiré une contrepartie financière légitime. Désormais la technologie autorise les auteurs à valoriser leur production directement et à moindre coût pour eux et pour les consommateurs.
La loi du système libéral tend à éliminer du marché les intermédiaires qui n'apportent plus ou pas assez de valeur ajoutée ; c'est le cas actuellement pour les industriels de l'édition qui ne se sont pas adaptés à ces nouvelles règles et rien n'autorise la collectivité de faire perdurer un monopole sans contrepartie.

L'affaire du « piratage » met en évidence une situation paradoxale (mais inquiétante) entre d'une part les tenants de la mondialisation et de la liberté du commerce qui ont pour objectif de maximiser le chiffre d'affaires et d'autre part les tenants des monopoles, or ce sont les mêmes des deux cotés ! plus encore la pression s'accentue sur la nécessité de mondialiser plus la durée des monopoles est rallongée : droit d'auteur passé de 50 ans à 70 ans post mortem, certificat complémentaire de protection pour les brevets.
On voudrait mettre en coupe réglée les consommateurs de la planète, on ne s'y prendrait pas autrement !

Aspect moral,

Nous venons de voir que le discours actuel s'articule autour de l'idée qu'il existe une loi qui réprime la contrefaçon et qu'il faut donc la durcir ; ne vient–il à l'idée d'aucun qu'il faille peut être réformer cette loi parce qu'elle ne correspond plus aux impératifs de la société et du progrès technique en marche ?

Quoiqu'il en soit le phénomène le plus paradoxal est que dans la patrie du libéralisme (les usa) les producteurs font des procès à leurs clients parce qu'ils n'achètent pas sassez ; c'est la 1° fois dans l'histoire du capitalisme que des producteurs s'attaquent à leurs clients pour un tel motif.
Bien plus, les industriels ( les mêmes si on examine attentivement les liens financiers entre multinationales) mettent sur le marché des appareils et des services sophistiqués et simultanément font des procès à ceux qui les utilisent !

Ce qui est grave dans le discours ambiant c'est la politique délibérée de culpabilisation des internautes en usant du terme fortement péjoratif de « pirates », or la très forte majorité des internautes ( ceux qui pratiquent l'échange peer to peer) sont des adolescents. Croit–on réellement que ce soit la bonne solution de provoquer les jeunes en les considérant comme des délinquants ? les aînés sont-ils à ce point irréprochables dans tous domaines pour donner de telles leçons ?

Qui n'a jamais prêté ou emprunté des livres, des CD, des films, copié sur bande magnétique etc. depuis des décennies ?
Si l'on se place sur un plan de comportement strictement moral en société c'est à dire respect absolu de la loi et des règlements et que l'on sermonne les jeunes sur le fait que la copie est un vol à l'encontre de la collectivité alors ne faudrait-il pas que les adultes aient aussi un comportement irréprochable dans tous les domaines ; qui n'a pas tenté de ne pas payer une contravention, de dissimuler certains revenus au fisc, de ne pas toujours respecter le code de la route etc. la liste est longue à dérouler.
Soyons conscients qu'une application stricte et extensive de la LOI répressive n'autorise pas d'approximation pour ceux qui s'en prévalent."


Modifié par Computman, 24 Jan 2004 - 02:57.

Image IPB
---
Image IPB

#17 MysteryChunk

MysteryChunk

     

  • +Membres +
  • 274 messages
  • Localisation:Somewhere

Posté 24 Jan 2004 - 01:32

:thumbup: Tres bien dit !

Modifié par MysteryChunk, 24 Jan 2004 - 01:32.

fête de l'internetImage IPBfête de l'internet
Gaim : Multi-Protocol (AIM, ICQ, MSN Messenger, Yahoo, IRC, Jabber, ...) Multi-OS (Linux, BSD, MacOS X et Windows)
Mi amas tiujn, kiuj estas fortaj

#18 snakeboarder755

snakeboarder755

     

  • +Membres +
  • 1602 messages
  • Localisation:Diên Biên Phu

Posté 24 Jan 2004 - 01:34

on ne pourrait pas avoir un petit résumé parce que la c'eest un peu trop long :thumbup:
Panasonic X500 ,GD87 A55"PARKS MIX" ;Nokia N-Gage MMC 512mo Batterie BL-6C ; Samsung A800 ;Siemens SL55 ; Pocket Pc ; Déçu du E810 a cause de l'horrible interface vodafone live et du logo sfr :(

#19 Computman

Computman

     

  • +Membres +
  • 743 messages
  • Sexe:Masculin
  • Mobile:RIM-Blackberry
  • Modèle:BOLD 9900
  • Opérateur:F Orange

Posté 24 Jan 2004 - 02:51

le résumé se trouve en sujet principale en page 01...

Le long texte est une vision des choses qui serait altéré ou incomplète si résumé... mais prends ton courage a deux mains et lis c'est très insctructif et donne un point de vue et donne à réfléchir...

:lighten:
Image IPB
---
Image IPB

#20 MysteryChunk

MysteryChunk

     

  • +Membres +
  • 274 messages
  • Localisation:Somewhere

Posté 25 Jan 2004 - 19:16

On poursuis dans les bons articles

http://www.samizdat.net/[/url][/url]]
LEN : la liberté, le crime qui contient tous les crimes

« Gouvernements du monde industriel, gérants fatigués de chair et d’acier, je viens du cyberspace, nouvelle demeure de l’esprit. Au nom de l’avenir, je vous demande, à vous qui êtes du passé de nous laisser tranquilles. Vous n’êtes pas les bienvenus parmi nous. Vous n’avez aucun droit de souveraineté sur nos lieux de rencontre », John Perry Barlow, Déclaration d’indépendance du cyberspace.

L’Assemblée nationale a finalement voté en seconde lecture la « Loi sur la Confiance dans l’Economie Numérique » (LEN) sous les auspices de Nicole Fontaine, ministre de l’Industrie. De fait cette loi, si elle est définitivement adoptée, instaurera en France un véritable « contrôle des contenus » de l’Internet - pratiques jusqu’ici essentiellement réservées à des dictatures comme la Chine, l’Iran ou la Birmanie - et transformera par là-même, pour certains à leur corps défendant, tous les opérateurs de services Internet en véritables auxilliaires privés de police et de justice.

Concrètement selon la LEN désormais :

  •    
  • Nos courriers électroniques ne seront plus considérés comme de la correspondance privée, ce qui leur retire le droit à une totale confidentialité qui leur était jusqu’alors reconnu.
       
  • Les hébergeurs se voient imposer une obligation de surveillance par défaut de toutes les données stockées et transférées sur le réseau, qu’il s’agisse de sites web, d’interventions sur des forums, d’espaces de discussion en direct, de répertoires de données, etc.
       
  • Les fournisseurs d’accès devront participer à la censure a priori des contenus visibles en mettant en place des outils de filtrage dont il est notoire qu’ils sont techniquement inefficaces.
Officiellement cette loi, qui vise avant tout à sécuriser le « commerce électronique », prétend ainsi mettre en conformité la législation française avec une directive européenne… qui en fait n’existe pas ! En effet, aucune directive européenne à ce jour n’a jamais proposé de telles mesures que seuls des régimes autoritaires ont jusqu’ici instaurées.

Tout le monde sait, par contre, que les services de Nicole Fontaine sont particulièrement « attentifs » aux intérêts du lobby des majors du « loisir numérique » - celui-là même qui a obtenu d’un précédent gouvernement (socialiste) la taxation des supports numériques comme les disques durs ou les CD-Rom inscriptibles - qui est aujourd’hui prêt à sacrifier nos libertés pour empécher le téléchargement de quelques MP3 ou MPEG par la masse des adolescents et adolescentes ou mélomanes considérés comme des « clients » potentiels.

Ces dispositions, comme toujours prises au nom du principe sécuritaire, s’inscrivent aussi dans la continuité des mesures mises en place par la « Loi de sécurité quotidienne » (LSQ), conçuent par le gouvernement Jospin sous le nom de Loi sur la Société de l’Information (LSI) et mise en oeuvre aux premières heures du régime Raffarin-Sarkozy. Faut-il rappeler que la LSI a déjà, entre autre, imposé aux fournisseurs de services et aux hébergeurs de conserver des « traces » de l’activité en réseau de leurs utilisateurs (conservation des fichiers de log durant 2 ans) et a légalisé les intrusions policières sur les disques durs.

Aujourd’hui, contrairement à la LSQ qui fut adoptée dans une relative indifférence généralisée, en dehors des milieux militants et activistes, la LEN met en émoi tout l’Internet hexagonal, jusqu’à la très respectable Association des fournisseurs d’accès et de services Internet (AFA) qui se mobilise pour la « liberté d’expression » sur les réseaux.

Nous ne pouvons certes que nous réjouir de la multiplication des protestations contre un texte qui ne brille que par son mépris grossier des principes démocratiques les plus élémentaires. Nous ne pouvons, par contre, nous satisfaire des prises de position récentes de l’AFA qui annonce qu’en cas de vote « en l’état » de la LEN la réaction de ses membres (à savoir les plus importants hébergeurs commerciaux de France) serait de fermer les espaces personnels (site web, album photo, forum) de leurs « clients. » La belle affaire !

Suffirait-il de supprimer les possibilités d’hébergement gratuit des internautes - et se mettre ainsi à l’abri des foudres de la loi - pour garantir la pérénnité d’une liberté d’expression sur l’Internet accessible à tous et à toutes ?

Nous croyons au contraire qu’il appartient à l’ensemble des acteurs de l’Internet alternatif et non-marchand, mais aussi aux activistes qui utilisent les réseaux, à l’ensemble des internautes, des simples « utilisateurs » de services en ligne, non seulement de protester contre ce projet de loi, mais aussi et surtout de se donner les moyens de défendre concrètement et matériellement la liberté d’expression et de pensée dans ce pays.

Pour cela, il nous semble donc nécessaire, entre autre :

1) De privilégier les structures d’hébergement associatif et mutualisé qui offrent un minimum de garantie morale quant aux données de connexion conservées et aux conditions de leur accessibilité par les services de police et de justice. Nous savons, par exemple, par de nombreux témoignages recueillis par la Fédération informatique et liberté (FIL) que certains fournisseurs commerciaux (dont des membres de l’AFA qui protestent aujourd’hui) pratiquent déjà la censure a priori, n’hésitant pas à fermer des sites web sur simple dénonciation - c’est-à-dire sans attendre une injonction légale - parce qu’ils proposent des fichiers en téléchargement ou sont consacrés à des sujets jugé à « haut risque » comme la situation au Proche-Orient.

2) De refuser d’utiliser des services commerciaux en ligne (mailing lists, forum, webmail) qui conservent des données personnelles sur leurs utilisateurs, en général à des fins publicitaires, et font peu de cas de la sécurisation de celles-ci. Les cookies et autres javascripts inhérents à ces services sont trop souvent de véritables espions de nos activités en ligne.

3) De privilégier l’utilisation de logiciels libres de navigation sur le Web et de gestion du courrier électronique (même lorsque l’on est sous Windows ou Mac !) qui permettent de façon transparente la gestion des données collectées par des sites web (gestion des cookies), le blocage des emails indésirables et des bandeaux publicitaires, l’intégration des outils de cryptographie, etc.

Notons qu’au-delà des logiciels eux-mêmes, il existe également des systèmes d’exploitation sécurisés, comme la distribution GNU/Linux Knoppix-MIB, qui permet notamment aux utilisateurs de sécuriser la totalité de leurs données, quel que soit l’ordinateur qu’ils utilisent (CD-Rom bootable avec cryptage des données sur support amovible).

4) De privilégier le recours à des services de courrier électronique sécurisé (accès à son courrier en POP ou en Webmail crypté) et généraliser le recours aux outils logiciels de cryptographie forte comme GNU Privacy Guard (GPG) pour sécuriser et authentifier le contenu de nos correspondances. Une pratique qui pouvait jusqu’ici apparaître comme l’apanage des nerds, geeks et autres hackers, mais qui devient essentielle lorsqu’un Etat entend s’arroger un droit d’accès à nos échanges personnels.

Rappelons au passage que le cryptage des données est légal en France (depuis peu certes) et nous permet en toute légalité de nous protéger des conséquences de la LEN.

5) D’utiliser massivement les capacités de diffusion des réseaux d’échange P2P (eDonkey, Overnet, Bittorrent, etc.), et des réseaux d’échanges cryptés (Freenet, GNUnet, Mute) de façon à utiliser pleinement les capacités de circulation des réseaux… bien au-delà des frontières étriquées de l’Hexagone.

Pour notre part, enfin, nous tenons à réaffirmer, vis-à-vis de tous ceux et celles qui nous ont fait confiance en demandant par exemple d’héberger un site web, d’utiliser notre service de mailing list ou de disposer d’une adresse email, que les pratiques qui ont été les nôtres jusqu’à ce jour continueront en dépit des modifications juridiques en cours et des menaces qu’elles font planer sur la liberté d’expression et l’existence même d’un véritable Internet alternatif.

Nous n’entendons ainsi, pas plus demain qu’hier ou aujourd’hui, demander à quiconque est hébergé sur samizdat.net de décliner une identité : le choix de ceux que nous hébergeons s’est toujours fait sur des critères politiques ou affinitaires. Nous n’entendons pas non plus surveiller à un titre ou un autre le contenu des sites Web, mailing lists, album photos, répertoires ou forum hébergés pour le compte des services de police ou de justice : chacun son boulot ! Notre rôle reste avant toute chose celui de favoriser, même modestement, la communication alternative et l’information libre, non de maintenir l’ordre social existant.

En tout état de cause, au cauchemar numérique que certains veulent nous imposer, nous choisirons toujours l’insoumission et la désobéissance.

samizdat.net
22 janvier 2004

Initiatives à suivre :    - La Ligue Odebi, qui regroupe les principales associations d’abonnés aux services de connexion haut débit, propose ainsi à l’ensemble des internautes de « frapper significativement, largement et durablement les intérêts économiques de l’industrie du disque » pour stigmatiser le lobby de l’industrie phonographique qui est à l’origine des mesures liberticides du projet de loi Fontaine. Cette campagne de boycott de l’industrie du disque nous semble effectivement un bon moyen de faire comprendre notre mécontentement aux majors en mettant le doigt là où cela fait mal.
    http://www.odebi.org/boycothon/

    - La Ligue Odebi (encore !) organise une campagne d’emails de protestation auprès des sénateurs, des députés et du Président de la République pour dénoncer la « loi des majors. »
    http://www.odebi.org

    - Propagande.org propose le Cecithon, une campagne pour offrir des lunettes noires usagées aux promoteurs de la LEN.
    http://cecithon.propagande.org
Références :    - Examen de la LEN à l’Assemblée : BOYCOTT de l’industrie phonographique
    http://www.odebi.org...=article&sid=52

    - Communiqué commun des hébergeurs de sites Web : non à la LEN
    http://infos.samizda.../page.php?p=182

    - Loi pour l’économie numérique : 10 millions de présumés coupables
    http://www.afa-franc...ication_loi.htm

    - Exprimez votre soutien à la liberté d’expression sur Internet !
    http://www.afa-franc...ns/petition.php

    - Le KIT anti-LEN du site Open-Files
    http://www.open-files.com/news/719.htm
Ressources :    - OpenPGP en français : tout syr la cryptographie
    http://openpgp.vie-privee.org

    - Distribution GNU/Linux Knoppix-MIB
    http://www.bouissou....noppix-Mib.html

    - Guide crypto de la Fédération Informatique et Libertés
    http://openpgp.vie-p...rg/openpgp.html

    - Fédération informatique et liberté
    http://www.vie-privee.org


Source : http://www.samizdat.net/
fête de l'internetImage IPBfête de l'internet
Gaim : Multi-Protocol (AIM, ICQ, MSN Messenger, Yahoo, IRC, Jabber, ...) Multi-OS (Linux, BSD, MacOS X et Windows)
Mi amas tiujn, kiuj estas fortaj




0 utilisateur(s) li(sen)t ce sujet

0 membre(s), 0 invité(s), 0 utilisateur(s) anonyme(s)