STEPHANE REGORDA, un abonné de l'opérateur de téléphonie mobile Orange n'en revient toujours pas. Le 23 février, après une conversation plutôt tumultueuse avec un opérateur du service clientèle, il reçoit, en rafale, une centaine de SMS le menaçant de mort.
L'identification de l'expéditeur affiche sur son portable le code 10161, un préfixe effectivement utilisé chez Orange. "Fils de ****, je vais te kramer ta maison b*****", "Alor fils de ta voulu me traité b****. G tous sur toi, on vavenir ché toi, on va brûlé ta maison, violé ta femme et tégorgé", sont les principaux messages reçus.
Le 1er février, lorsqu'il appelle le service client Orange dans le but de changer de téléphone, Stéohane Regorda, cet habitant de Noisiel, est loin de se douter qu'il est en train de mettre en route une histoire abracadabrante. "Un téléphone devait m'être livré le 7 février, explique Stéphane. J'ai reçu plusieurs messages d'Orange me disant que mon portable était livré, alors que je ne l'avais pas reçu. Après 11 appels de ma part entre le 7 et le 16 février, on m'a répondu qu'il était en rupture de stock et que je ne l'aurais jamais. Le même jour, j'ai reçu une facture avec le montant du mobile que j'attends encore. Le 23 février, j'ai donc rappelé le service. Je leur ait dit que, chez Orange, il n'y avait que des incapables. Au bout du fil, la personne s'est mise à m'insulter. J'ai raccroché. Mais le type a rappelé pour m'engueuler. J'ai refusé de lui reparler."
"Quelques secondes plus tard, à 19h45, j'ai recu une première salve de SMS espacés de trente secondes en trente secondes. Au total près de 75 messages me menacant de bruler ma maison" précise le jeune homme.
Stéphane se rend à la police pour déposer une main courante. " Les messages continuaient à pleuvoir, alors que j'étais au commissariat", se souvient il. A son retour, à 20h57, un second SMS tombe sur son portable une quinzaine de fois. Puis les menaces montent d'un cran à l'encontre du client, le menacant de bruler sa maison, mais aussi de l'égorger et de violer sa femme. Cette fois, la victime prend la chose très au sérieux et dépose une plainte auprès du procureur de la république de Meaux.
Chez Orange, on se dit "consterné". "Ces SMS ont été envoyés de chez nous, confirme Franck Cibiel, directeir de la communication. Il s'agit d'un numéro court attribué pour l'usage exclusif du groupe (France Telecom, Orange... ). Nous utilisons ce serveur en interne, quand nous voulons adresser un SMS vers les numéros de portable de nos abonnés. Les messages incriminés ont été authentifiés. Nous sommes tous consternés. C'est un acte qui n'a aucun sens. La tracabilité de ces envois est limpide. Une enquête en interne est lancée. Nous prendrons toutes les mesures disciplinaires qui s'imposent. Et un geste client sera, bien sûr, de mise."
Source : Le Parisien