Galileo, le « GPS européen », entre enfin en service
Allo Bruxelles, ici l'espace. Près de vingt ans après la naissance, en 1999, du projet Galileo, le « GPS européen » va enfin émettre, à partir de ce jeudi. Le lancement par Ariane 5 mi-novembre de quatre nouveaux satellites, portant leur total à 18 en orbite, a permis à la constellation européenne d'atteindre la taille nécessaire à son lancement opérationnel. Il reste partiel : le système ne sera pleinement opérationnel qu'en 2020, après la mise en orbite de douze nouveaux satellites.
Le système de navigation ne marchera au mètre près et 24 heures sur 24 qu'en 2018, quand 24 satellites tourneront en orbite. - Illustration Pierre Carril/ES
Très peu d'appareils compatibles
Le système européen, fort d'un positionnement au mètre près et d'une datation de quelques milliardièmes de seconde, sera bien plus précis que l'américain. « Avec le GPS, on sait où un train se trouve ; avec Galileo, on sait sur quelle voie il roule », illustre Jean-Yves Le Gall, le président du Cnes. Cette qualité optimale ne sera toutefois atteinte qu'en 2020, une fois les 30 satellites déployés.
De quoi, espère alors l'Europe, marquer des points sur le terrain économique, tant les services et produits basés sur la navigation par satellite envahissent le quotidien : voitures autonomes, applications de smartphone, bâtiments intelligents, objets connectés, sécurité publique...
« Entrepreneurs européens, imaginez tout ce que vous pouvez faire avec Galileo ! N'attendez pas, innovez ! »,
insiste d'ailleurs Maros Sefcovic, vice-président de la Commission.
Tout l'enjeu est bien de créer un écosystème florissant pour valoriser au mieux le signal émis par les satellites Galileo, mais aussi Copernicus (imagerie terrestre).
Aujourd'hui, très peu d'appareils sont compatibles avec le réseau Galileo. Ce n'est le cas par exemple que de deux modèles de smartphone.
Mais les producteurs de puces sont prêts, et Bruxelles mise sur de subtiles obligations réglementaires pour imposer rapidement la compatibilité dans de nombreux secteurs, télécoms et automobile en tête (lire ci-dessous). Charge aux start-up, auxquelles des fonds européens seront réservés, d'imaginer et préparer la suite.
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