Test : smartphone Oppo N1
Oppo a lancé un smartphone aux dimensions atypiques. Le constructeur chinois a le mérite de ne pas marcher dans les traces des autres constructeurs en proposant des fonctionnalités singulières et bien senties. Le N1 est un smartphone très généreux avec une multitude de fonctionnalités (gestuelles notamment) et des qualités intrinsèques indéniables.
Dans les grandes lignes
Le constructeur Chinois Oppo vient tout juste de lancer l’Oppo N1, un smartphone qui présente plusieurs particularités. En premier lieu, il s’agit d’un terminal doté d’un vaste écran de 5.9 pouces à l’instar des Samsung Galaxy Note 3 (5.7 pouces), HTC One Max (5.9 pouces), Sony Xperia Z Ultra (6.4 pouces)… Mais le N1 se distingue aussi par sa surcouche Android baptisée Color OS, un APN pouvant pivoter à 206 degrés, un pavé tactile au dos, l’accessoire Bluetooth O-Click et la possibilité d’installer une ROM CyanogenMod au sein de laquelle toutes les spécificités du N1 sont implémentées.
Un appareil qui fait le maximum pour un tarif contenu (449€ pour la version avec 16 Go). Mais y-a-t-il quelques faiblesses dans sa cuirasse ?
L’Oppo N1 est livré avec :
- des écouteurs intra-auriculaires
- un chargeur
- un accessoire pour accéder à l’emplacement de la carte micro SIM
- une notice
En option, on pourra acquérir :
- un étui
- l’accessoire O-Click (qui s’appaire en BLE)
Design, finition et ergonomie
L’Oppo N1 ne conviendra pas à toutes les personnes . Son encombrement et la taille de son écran le placent en effet à mi-chemin entre les tablettes et les smartphones plus classiques.
Le N1 dispose d’un écran de 5.9 pouces, ce qui se traduit par un gabarit de 170.7 par 82.6 par 9 mm pour un poids de 213 grammes. Il est légèrement plus long (de 6,2 mm) mais moins épais de 1.3 mm que le HTC One Max qui dispose également d’un écran de 5.9 pouces.
Son encombrement est logiquement plus important que celui du Galaxy Note 3 (151.2 x 79.2 x 8.3mm) qui se caractérise par un écran de 5.7 pouces.
Oppo aurait pu alléger la silhouette du N1 en optant pour un écran edge to edge comme c’est quasiment le cas avec le LG G2.
La préhension reste malgré tout très bonne même s’il est délicat de l’utiliser entièrement d’une seule main.
Mais ce qui frappe d’emblée sur le N1, c’est un découpage qui vient entourer le capteur de proximité et le microphone au sommet du terminal. En fait, il s’agit d’un petit module qui permet de faire pivoter sur un axe l’appareil photo principal (et le double flash LED) du N1. Une jolie astuce qui permet de n’intégrer qu’un seul APN (avec capteur de 13 MPixels).
Le module peut tourner sur lui-même sur un angle de 206 degrés. De quoi faire des selfies, une des grandes tendances du moment, avec un APN de qualité. Le module est parfaitement réalisé, très stable dans la position où on le laisse (pas de jeu constaté) et ne donne aucune impression de fragilité
(Oppo assure qu’il peut résister à 100 000 mouvements au moins).
Concrètement,avec le N1, l’habitude faisant (d’utiliser un APN fixe au dos), cette fonctionnalité a peu été utilisée. Toutefois, elle pourra s’avérer utile dans certaines conditions et pour certaines prises de vue.
Deux touches physiques trouvent leur place sur la tranche droite du N1 : l’une permet d’allumer, d’éteindre et de le mettre en veille, tandis que l’autre, plus longue, sert à modifier le volume sonore (lorsque l’appli APN est lancée, elle agit comme déclencheur).
Discret, au dos du N1 se trouve un petit pavé tactile baptisé O-Touch de 12 cm2. L’index le trouve naturellement lorsque le N1 est tenu à une main. Il permet de scroller horizontalement ou verticalement dans l’interface ou dans n’importe quelle application. Il s’avère de ce fait très pratique avec un navigateur internet (fonctionne avec Chrome par exemple).
Mais Oppo est allé plus loin avec l’O-Touch puisqu’il est paramétrable par l’utilisateur. On peut ainsi ouvrir (et quitter) n’importe quelle application (il faut la sélectionner dans les paramètres) d’un double tap. Il fonctionne de concert avec l’appli APN (pour déclencher et consulter les photos prises), Facebook et l’application Music. L’étui de marque Oppo prend en compte l’O-Touch avec un revêtement plus fin sur cette surface. Mais force est de constater qu’il perd alors en sensibilité.
Des choix ergonomiques qui ne s’arrêtent pas au hardware puisque, nous le verrons, Color OS (la surcouche Android du N1) apporte également son lot de fonctionnalités. Sachez qu’on peut sortir le N1 de veille par un double tap sur l’écran, ce qui n’est pas sans rappeler le Knock On du LG G2 (fonctionnalité ensuite élargie à d’autres terminaux LG).
Le haut-parleur se situe dans la tranche inférieure du terminal, ce qui évite un son étouffé lorsque le smartphone est posé sur le dos.
Enfin, côté finitions, rien à redire. C’est un sans-faute. Le matériau utilisé (un plastique mat à l’aspect céramique) fait très bonne impression et la qualité d’assemblage est à l’avenant.
À titre de comparaison, le matériau de la coque est similaire à celui utilisé pour le Nexus 5 blanc.
Une qualité doublée d’un souci du détail : le packaging est ainsi très soigné et l’accessoire permettant d’extirper le petit tiroir pour la carte micro SIM a la forme du « O » allongé à l’image des « O » de « OPPO ».
Pas de boutons physiques en façade mais trois boutons tactiles, le retour se trouvant côté droit comme sur les terminaux Samsung. Autant le dire de suite, il est difficile de l’atteindre d’une main si vous le tenez de la main gauche.
Connectivité
Pierre angulaire d’un smartphones’il en est, l’aspect connectivité mérite un examen attentif. Contrairement aux Galaxy S4, HTC one, Samsung Galaxy Mega et autre LG G2, l’Oppo N1 secontente du support des normes WiFi 802.11a/b/g/n et n’est pas compatible avec le Wifi ac.
Toutefois, on pourra échanger des fichiers et des données entre deux appareils sans passer par un routeur via le Wifi Direct qu’il supporte tout comme le Wifi Display (et non le Miracast, l’autre dérivé du Wifi Direct). Testé sur un téléviseur Philips 46PFL8008 (supportant notamment le WiDi) et avec un boîtier Netgear PTV3000, il a sans rechigné été détecté et son écran dupliqué sur le HDTV dans la foulée.
En revanche, le N1 ne supporte ni le MHL, ni le SlimPort. Dommage car le WiFi Display reste perfectible en termes de framerate et un adapteur Wifi Display (si vous ne possédez pas de HDTV compatible) est plus onéreux qu’un adapteur MHL ou SlimPort.
L’Oppo N1 hérite également du support du Bluetooth 4.0 (Bluetooth Low Energy), du NFC (Near Field Communication) mais pas de la recharge sans fil à la norme Qi. Son port USB est dit OTG (On The Go) ; c’est-à-dire qu’il permet d’accueillir (moyennant un adapteur) n’importe quel type de dispositif de stockage USB.
Le port microUSB permettra par ailleurs de recharger le smartphone et de le connecter à un ordinateur.
Mais l’Oppo N1 est en premier lieu un terminal cellulaire capable d’exploiter les réseaux 2G (sur les bandes 850, 900, 1800 et 1900 MHz), 3G (850, 900, 1700, 1900 et 2100 MHz) et 3G+ (avec le DC-HSDPA à 42 Mb/s, le HSDPA à 21 Mb/s et le HSUPA à 5.76 Mb/s). Pas de support de la 4G LTE néanmoins.
L’Oppo N1 supporte en sus la géolocalisation via les constellations satellites GPS mais aussi (et ce n’est pas indiqué dans la documentation d’Oppo) GLONASS (les petits triangles correspondant aux satellites GLONASS apparaissent bien dans l’application GPS test), le DLNA et peut fonctionner en mode Wifi hotspot.
l’absence de 4G LTE étant regrettable d’autant plus qu’avec une batterie de 3610 mAh, il aurait pu se distinguer des modèles 4G LTE de la concurrence (on pense notamment au Nexus 5 et à sa chiche batterie de 2300 mAh).
Écran
Oppo a choisi la technologie IPS pour l’écran de 5.9 pouces affichant de la Full HD (1080p). Ces 1920 par 1080 pixels sur un tel écran se traduisent par une densité de pixels de 377 ppp (pixels par pouce).
Le constructeur d’ajouter qu’il peut afficher 16 millions de couleurs, qu’il est bien entendu tactile capacitifmultitouch et que la couche de verre bénéficie d’une protection anti-rayures de type Gorilla Glass 3 (comme c’est le cas sur le Nexus 5).
Au-delà des chiffres, une telle définition permet au lanceur d’applications d’afficher 20 icônes d’applications par écran (grille de 5 par 4). Sa large surface le rend également parfaitement adapté pour regarder des vidéos ou des photos.
Performances
Si l’Oppo N1 se distingue par sa finition, il se caractérise également par des spécifications de haute volée.
Le mobile du constructeur chinois embarque le SoC Snapdragon 600 (APQ8064 Pro) de Qualcomm à l’image des HTC One et One Max. Annoncé début 2013 lors du CES de Las Vegas, le SoC de Qualcomm intègre un processeur à quatre coeurs Krait 300 cadencés jusqu’à 1 700 MHz et un processeur graphique Adreno 320. Le processeur est ici épaulé par 2Go de mémoire vive. Il s’agit de LPDDR2 cadencée à 533 MHz alors que d’autres terminaux sont déjà passés à la LPDDR3. C’est notamment le cas du Samsung Galaxy S4 qui intègre 2 Go de RAM LPDDR3 cadencés à 800 MHz et du Galaxy Note 3 équipé de 3 Go de LPDDR3 800 MHz.
Le S 600 n’est pas le fer de lance de la gamme Snapdragon, le S 800 étant plus performant (grâce à ses coeurs Krait 400 et son GPU Adreno 330). Il offre cependant des performances 40% supérieures au Snapdragon S4 Pro avec une consommation électrique plus faible. À l’instar du S 800, il est gravé dans la technologie 28 nm HPM (high performance mobile) de TSMC.
Le SoC de Qualcomm se situe à mi-chemin entre le Snapdragon 400 (destiné au low cost) et le Snapdragon 800 destiné au très haut de gamme (le Samsung Galaxy Note III en est équipé).
Lors de ce test, le N1 n’a jamais été pris en défaut que ce soit pour surfer sur internet (avec de nombreux onglets ouverts sur le navigateur), pour jouer à des jeux 3D…
Comme d’accoutumée, l’Oppo N1 est passé dans la moulinette de plusieurs applications de benchmarket voici les scores obtenus.
Multimédia
Deux déclinaisons du N1 sont proposées : l’une dotée de 16 Go (celle testée) et l’autre de 32 Go. En réalité, le modèle 16 Go offre un espace de stockage de 9.81 Go effectifs tandis que 2.96 Go sont réservés au système.
Malheureusement, le N1 ne dispose pas d’emplacement pour carte mémoire microSD et il ne sera donc pas possible de l’étendre. C’est bien entendu regrettable pour un appareil avec affichage Full HD. On ne pourra en effet pas stocker énormément de contenu vidéo en haute définition (en particulier sur la version avec 16 Go de mémoire interne).
Pour ce qui est du son, le N1 s’appuie sur un haut-parleur situé dans la tranche inférieure du smartphone. Il s’avère très puissant et ne sature pas.
Côté APN, le N1 est équipé d’un APN avec capteur de 13 MPixels avec rétro-éclairage (BSI). Pour déclencher la prise de vue, on pourra utiliser les touches du volume sonore.
On trouve des modes HDR, Panoramique et Beauté (pour les portraits). Les photos sont correctes même si la captation en conditions de faible luminosité est perfectible. Bémol également pour l’autofocus qui pourra irriter en certaines occasions. Oppo revendique un temps de 0.6 seconde pour prendre une photo. L’APN du N1, qui s’appuie sur le moteur Pure Image, se distingue en offrant une possibilité d’exposition très longue (jusqu’à 8 secondes). Le N1 est le premier smartphone Android à intégrer 6 lentilles, ce qui se traduit par une image plus claire et moins de distorsion, selon Oppo.
Notons la présence de deux flash LED : l’un est utilisé lorsque l’APN est tourné vers l’arrière tandis que le second, moins agressif, est sollicité lorsque l’APN est orienté vers l’avant (pour les portraits).
Autonomie
L’Oppo N1 est doté d’une batterie (non amovible) caractérisée par une capacité de 3 610 mAh. À titre de comparaison, le HTC One Max (doté également d’un écran de 5.9 pouces) embarque une batterie de 3 300 mAh. Le Galaxy Note 3 (écran de 5.7 pouces) est, lui, alimenté par une batterie de 3 200 mAh.
ColorOS et CyanogenMod
Le N1 repose sur la surcouche logicielle Color OS basée sur la ROM Android 4.2 (Jelly Bean).
Color OS est très personnalisable. En premier lieu, on peut changer de thème mais on peut également ajouter deux pages « Exclusive space » : il y en a une pour la musique et une autre pour la photo (d’autres sont prévues).
On peut aussi définir la manière dont on pourra passer d’une page à l’autre via « Effects » (trois effets sont ainsi proposés).
Comme sur les HTC One et One max, on accède aux fonctionnalités récemment ouvertes par double tap sur le bouton Home. Depuis la bande qui apparaît en bas de l’écran, on pourra fermer toutes les applications grâce à un bouton.
Si l’interface peut être largement personnalisée, Color OS fait aussi la part belle aux gestes.
La surcouche d’Oppo permet ainsi de lancer l’APN alors que l’écran est éteint ; il suffit pour cela de dessiner un cercle sur l’écran (on peut faire de même avec la lampe torche en dessinant un « V »). Mais on peut aussi choisir de contrôler la musique écran éteint (glisser à deux doigts depuis le haut de l’écran pour mettre en pause ou lire et « > » ou « < » pour changer de piste). Le double tap permet de sortir le N1 de veille (similaire au Knock On du LG G2).
Un panneau permettant de gérer des gestes prédéfinis est appelé depuis le coin supérieur gauche (on peut changer un paramètre pour l’ouvrir depuis l’angle droit) de l’écran. Depuis celui-ci, on lance l’appli APN en dessinant un cercle ou on allume la lampe torche (une des deux LED du flash) en dessinant un V mais on peut également définir ses propres gestes pour ouvrir les applications de son choix.
Color OS vient également avec son clavier qui ne supporte malheureusement pas le français. Il faudra vous contenter d’un clavier QWERTY si vous voulez conserver celui qui est paramétré par défaut. Heureusement, le clavier de Google est aussi installé et il est vivement recommandé de l’utiliser (ou d’en installer un autre si vous le désirez). Il faudra juste changer la langue dans les paramètres du clavier Google (pour obtenir l’AZERTY) car, par défaut, il est défini comme QWERTY US.
Enfin, si vous n’êtes pas convaincu par Color OS, il est possible d’installer une ROM CyanogenMod qui intègre toutes les fonctionnalités du smartphone. Rien ne vous empêche ensuite de repasser à la ROM d’origine.
Accessoire Bluetooth O-Click
Oppo a eu la bonne idée d’associer un accessoire Bluetooth au N1 assez similaire au HTC Fetch. Baptisé O-Click, il s’agit d’un petit disque de la taille d’une pièce de deux euros intégrant une pile bouton qu’on fixera à son porte-clefs. Il s’appaire en Bluetooth (BLE) au N1. Il permet de déclencher des actions (appareil photo et notifications) à distance sur le smartphone. Il déclenche aussi une alarme sur le smartphone lorsque la distance qui les sépare est égale ou supérieure à 5 mètres. A contrario, on peut aussi le faire sonner depuis le smartphone, ce qui s’avère idéal pour retrouver ses clefs.
Si l’accessoire O-Click est reconnu par d’autres smartphones (et même appairé), seul le N1 peut l’exploiter.
Conclusion:
L’Oppo N1 n’est pas un smartphone de plus. C’est un modèle qui se différencie de la concurrence. Si vous êtes adepte des grands écrans (5.9 pouces) et que vous êtes à l’aise avec la langue de Shakespeare, le N1 a beaucoup d’arguments pour séduire. Ceux qui adorent entrer dans les arcanes des menus seront aux anges. Le smartphone d’Oppo regorgent de fonctionnalités, de paramètres à changer. Certains ne sont pas forcément utiles mais ce degré très élevé de personnalisation et d’options permet detailler le N1 pour qu’il corresponde parfaitement à vos besoins, exigences, etc. Un rêve de geek même si la copie n’est pas parfaite (pas de support du mode cellulaire LTE, pas de Qi, pas de support du français, pas de port pour microSD, batterie non amovible…). Reste que le rapport qualité prix est largement à son avantage.
Source:journaldugeek
Modifié par jura39, 22 Jan 2014 - 09:12.